Fumeur, vous pensez que le sport améliore l’état de vos poumons. Vous croyez aussi que le sport est bon pour le psychisme, qu’il permet de perdre du poids, qu’il peut être nocif à forte dose ou encore qu’il influe sur le sommeil. Vérifions cela tout de suite.
Courir, ça décrasse les poumons…
Faux. Ni la course à pied, ni le vélo, ni aucun exercice de cardio-training ne permettent de décrasser les poumons d’un fumeur. Noircis de goudron, diminués dans leurs fonctions vitales par le monoxyde de carbone, les poumons ne redeviendront sains qu’à l’arrêt définitif du tabac.
Les pathologies bien connues liées au tabagisme sur les poumons (bronchite chronique, essoufflement, cancer…) mais également sur les autres parties du corps (brûlures sur la langue, dégradation des cordes vocales, pertes de saveur des aliments, vertiges…) ne diminueront puis cesseront qu’avec l’arrêt définitif du tabac.
Pour info, il faut 5 ans pour diminuer de moitié les risques de cancer du poumon après l’arrêt de la cigarette. Et 15 ans pour retrouver des poumons identiques à ceux d’un non-fumeur. Alors arrêtez de fumer dès aujourd’hui et profitez des bienfaits du sport sans la cigarette.
Pratiquer une activité physique est bon pour le moral
Vrai. Tous ceux qui font du sport régulièrement l’affirment. Pratiquer une activité physique leur permet d’oublier leurs soucis voire même leur procure des sensations euphorisantes. Pourquoi ? Parce que le sport favorise la production d’endorphines, une hormone libérée par le cerveau qui procure bien-être et plaisir.
Appelées hormones du bonheur chez les coureurs, les endorphines ont une structure moléculaire ressemblant fortement à celle des opiacées. Le sport, une drogue ? Oui mais tellement bonne à la santé… lorsque l’on ne devient pas addict.
Faire trop de sport peut être dangereux pour la santé
Vrai. Reconnue en tant que maladie par l’OMS, l’addiction au sport ou bigorexie touche les personnes qui pratiquent une activité physique à outrance. Il est difficile de définir à partir de quel moment on devient accro au sport. Généralement, on parle d’addiction chez un amateur lorsque la pratique du sport a des répercussions sur sa vie professionnelle et personnelle.
Devenant une priorité obsessionnelle, le sport conduit l’addicté à surestimer ses objectifs de performances, ne les atteignant pas, la frustration prend alors le pas sur la satisfaction. Autres pathologies liées à la bigorexie : désintérêt pour la vie sociale et professionnelle, déchirures musculaires, tendinites, infarctus, dépression, dépendance à des produits anabolisants, perte de son travail, divorce…
La course à pied, le culturisme, le vélo… font partie des sports à risques en matière d’addiction. Vous courez plus de 10 h par semaine ? Commencez à vous poser des questions sur vos motivations, votre vie, votre couple… Faites-vous aider par un psychologue ou un médecin spécialisé en addictologie. Le sport est et doit rester un plaisir.
Pratiquer une activité physique régulière fait maigrir
Non. Et non, malheureusement. Contrairement à ce que l’on croit, faire du sport ne fait pas maigrir, cela contribue simplement à éviter de prendre des kilos supplémentaires. Dans un article datant d’août 2015, le magazine Science et Vie nous apprend que 20 heures de marche soutenue ou encore 15 h de tennis sont nécessaires pour perdre seulement 1 kg !
Si le sport n’a pas d’incidence sur le poids, il contribue à nous maintenir en bonne santé. La pratique d’une activité sportive régulière protège contre les maladies cardiovasculaires, diminue le risque de cancer du sein ou encore du côlon, permet d’améliorer le sommeil, réduit les risques d’anxiété…
L’OMS, dans ses Recommandations mondiales en matière d’activité physique pour la santé incite par exemple les adultes à pratiquer 150 minutes minimum d’activité d’endurance d’intensité modérée ou 75 minutes d’intensité soutenue. Auxquels il faut ajouter des exercices de renforcement musculaire au moins 2 fois / semaine.
Pour perdre du poids, il faut associer à la pratique d’une activité physique, une alimentation équilibrée.
Faire du sport le soir ne favorise pas l’endormissement
Vrai. Il est reconnu que le sport a une influence direct sur le sommeil. Un rapport de l’INSERM sur les ’Effets de l’activité physique sur le sommeil’ recommande d’éviter la pratique d’une « activité physique intensive en fin de journée ou en soirée ».
Pour éviter tout risque de perturbation du sommeil, l’activité physique doit être pratiquée au minimum 4 heures avant le coucher. Pourquoi ? Si le sport produit de l’endorphine et de la dopamine (hormones du bien-être, du plaisir…), il crée également de l’adrénaline (hormones du stress). Or l’adrénaline est en partie responsable de la montée en température de l’organisme. Voilà pourquoi il faut attendre que le corps redescende en température pour bien dormir.